CONFÉRENCE DE L'HISTORIEN JEAN-YVES LE NAOUR
CONFÉRENCE
Week-end du 4/5 novembre.
« Que maudite soit la guerre ! »
Les victimes civiles de la Grande Guerre comme enjeu moral et juridique.
« Que maudite soit la guerre » dit la célèbre inscription sur le monument aux morts de Gentioux. L’idée qu’il faut peu à peu enserrer la guerre dans un certain nombre de conventions et de contraintes juridiques, avec pour but final de la proscrire, est pourtant antérieure à la Première Guerre mondiale. Timidement, à la fin du XIXe siècle, émerge la volonté de créer un droit international qui limiterait le champ de la guerre. Si la grande tuerie de 1914-1918 voit ces premiers efforts balayés, le thème des victimes civiles, empoigné par la propagande, rend en même temps plus vive la nécessité de codifier sinon de supprimer la guerre et d’en juger les responsables. Devant l’histoire et devant les hommes, il faut condamner les criminels pour que le crime ne soit plus possible. Mais rien ne va se passer comme prévu.
A l’heure où la guerre fait toujours partie de l’horizon des hommes et où le Parlement européen, le 19 janvier 2023, s’est prononcé à une large majorité pour mettre en place un tribunal spécial chargé de juger les responsables de l’agression de l’Ukraine, nous reviendrons sur les origines de cette volonté de bannir légalement la guerre. Pour que le droit épouse l’émotion et la colère gravée sur le monument de Gentioux.