Conférence « 1870-1914: La revanche par les chansons »
Conférence « 1870-1914: La revanche par les chansons » Conférence d’Anne Marie Wüthrick Week end des 4 et 5 novembre, date et lieu précisés prochainement. La guerre déclarée le 19 juillet 1870 par Napoléon III au roi de Prusse se termine le 28 janvier 1871 par la désastreuse défaite impériale. L’événement déclenche un véritable traumatisme dans la population. « Il y aura une revanche dans quatre ou cinq ans » aurait prédit Victor Hugo dès 1870. Léon Gambetta, conscient de la faiblesse de la France face au triomphe allemand mais ayant à l’esprit l’idée de revanche, prononce à Saint-Quentin, le 16 novembre 1871, la phrase célèbre : « Pensons-y toujours, n’en parlons jamais ». Paradoxalement, les nombreux récits, dessins, peintures, sculptures, photographies et les chansons perpétuent pendant des décennies le souvenir des soldats de 1870 et de leurs actes jugés héroïques. Ces représentations évoquent plus ou moins ouvertement l’idée de revanche. Née dans la tourmente de la guerre de 70 et de la Commune, la Troisième République consacre une grande partie de sa politique à la reconstruction de la France, à la défense du pays et du nouveau régime, et pour cela à la formation d’une armée solide et de jeunes patriotes. Parallèlement, et parfois en lien étroit avec cette politique, la chanson, des romances aux hymnes nationaux, fait entendre sa voix dans toute la France. Du copieux répertoire de 1871 à 1914, trois thèmes émergent : la nostalgie des morts pour la Patrie, des « provinces perdues » et du mythique glorieux passé d’où naît le rêve de revanche ; puis l’imprégnation des esprits et en particulier la formation des jeunes pour « Quand tu seras soldat » ; enfin, malgré la tentation de l’oubli et l’installation dans l’insouciance de la paix, la militarisation du pays et la marche vers la « Guerre de Demain » qui met fin à ce qu’on appelle la Belle Époque. On peut s’interroger aujourd’hui sur l’importance de la chanson dans le contexte de la culture de guerre : effet superficiel ou profond ?
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